Passer à l’éco-conception dans les secteurs bois et ameublement demande de l’expertise technique et scientifique

Lignes directrices éco-conception : de la conception à la réutilisation ou au recyclage

Chez WOOD.BE, l’éco-innovation est un des piliers de l’innovation tout court, et l’éco-conception (ou éco-design) est un maillon important pour toute entreprise manufacturière des secteurs bois et ameublement qui veut innover avec une empreinte écologique moindre. Pour ce secteur, WOOD.BE a écrit des lignes directrices éco-conception pour les utiliser dans le cadre d’animation de workshops en entreprises.

Le centre de recherche WOOD.BE accompagne les entreprises du secteur bois et ameublement dans leur transition vers l’éco-conception, par le biais de projets collectifs et sectoriels, ou par des prestations/accompagnements personnalisés, qui vont de la veille thématique à un suivi lors de la mise en place d’un nouveau produit ou service. « Parmi les projets sectoriels, en ce moment nous travaillons pour le secteur des matelas sur des programmes qui s’inscrivent dans le cadre de la REP (responsabilité élargie des producteurs), récemment mise en place en Belgique (projet Valumat design-for-circularity) », explique Susanna Campogrande, experte innovation chez WOOD.BE. « Nous soutenons l’éco-organisme Valumat – en charge de la collecte et de la fin de vie des matelas – pour inciter les fabricants et toute la chaine de valeur vers une démarche circulaire, en donnant des recommandations sur l’éco-conception, la réutilisation, la création d’un passeport matériaux et avec l’aide d’outils comme l’ACV (analyse de cycle de vie) pour quantifier les impacts environnementaux. »

Avoir une démarche d’éco-conception signifie tenir compte de l’impact environnemental d’un produit ou service, tout au long de son cycle de vie et tout en gardant ses qualités d’usage et esthétiques, dès sa conception. Dans la phase de conception d’un produit/service il est possible d’influencer le choix et la provenance des matériaux, son mode de transformation, la façon dont le produit est transporté, puis utilisé le plus longtemps possible, et encore réutilisé et recyclé. « En réalité on ne devrait même pas parler d’éco-conception mais tout simplement de bonne conception.  

De la même manière, on ne pourra jamais dire qu’un produit est « éco », car il s’agit d’une notion relative : on pourra dire qu’un produit est plus écologique qu’un autre similaire, mais jamais dans l’absolu », dit Susanna.

Un bon point de départ pour un entreprise qui s’oriente vers l’éco-conception est de faire un écobilan de ses produits existants. L’analyse du cycle de vie est un bon moyen de réaliser ce bilan, car elle permet de pointer du doigt les points critiques et les faiblesses dans un cycle de production ou d’usage d’un produit. « L’éco-conception se caractérise donc par une démarche multi-étapes, multicritères et multi-acteurs. »

Généralement, les entreprises qui s’orientent à l’intégration de l’éco-conception dans leur production, visent (1) à optimiser leurs ressources, en réduisant le plus possible la production de déchets, (2) à recycler au maximum, (3) à réduire la consommation énergétique lors de la production et des transports, (4) à améliorer leurs produits (et leur image) face à une demande du marché croissante en faveur du développement durable. L’éco-innovation est devenu depuis un moment un facteur de compétitivité et d’innovation, mais les risques de greenwashing restent à craindre.

WOOD.BE connait le secteur et possède au sein du centre technique un mix de compétences qui vont de la connaissance technique et scientifique du bois et sa production, les business models innovants et la connaissance du marché. Susanna : « Nous avons des outils adaptés à l’accompagnement en tant que facilitateurs de groupes de travail, comme nos lignes directrices et la méthode de design thinking. Ces lignes directrices touchent une multitude de critères qui concernent les différentes étapes de la vie d’un produit et impliquent l’ensemble des acteurs qui interviennent dans la chaine de valeur. Dans le secteur du bois et du meuble, pour en citer quelques-unes, il y a des entreprises comme des marques, éditeurs de meubles, qui ne produisent pas en Belgique mais qui travaillent dans un écosystème local de sous-traitance pour des activités comme la fourniture, la distribution, la logistique, la conception, la communication, ainsi que la réparation, la récupération et le recyclage. Il est donc important de transformer toute la chaîne de valeur, pour pouvoir transiter vers une vraie éco-conception. »