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Plateforme pour le secteur de la construction intérieure et de la menuiserie
Une seconde vie pour le bois résiduel
Utilise.objects a réussi à densifier la surface du peuplier, notamment en le laminant.

Une seconde vie pour le bois résiduel

Rendre le secteur du bois plus durable, tel est l’objectif de Wood-Design. Pendant deux ans, cinq designers se sont associés avec autant d’entreprises actives dans l’industrie du bois afin de rechercher de nouveaux usages pour les résidus de bois. Le résultat ? Des produits et des services innovants, dont l’un a d’ailleurs reçu un prix aux Henry van de Velde Awards. Présentation !

Une installation artistique et thématique avec des espaces verts dans la ville pour l’avenir. Design Utilise.objects. (photo : Lowie Verstraete – LVSM).

Un proverbe dit que les petits ruisseaux font les grandes rivières. Cela vaut également pour la transition vers une économie plus circulaire et une société plus durable. Avec Wood-Design – un projet soutenu par Vlaanderen Circulair –, BOS+, Flanders DC et Hout Info Bois ont cherché à savoir si les secteurs du bois et du design pouvaient y contribuer, ne serait-ce qu’à petite échelle. Comment utiliser plus durablement les ressources naturelles, en l’occurrence les sous-produits de l’industrie du bois ?
À l’heure actuelle, les résidus de bois sont principalement transformés en panneaux agglomérés, utilisés comme source d’énergie ou compostés. Existe-t-il d’autres possibilités ? Ce projet vise à inspirer le secteur et à l’encourager à imaginer des alternatives.

Ellen Comhaire a conçu Tranquilitree, des « coussins fabriqués » à partir des flux résiduels de qualité inférieure qui protègent les jeunes arbres.

Le bois mort et la biodiversité

Nous avons rencontré Giel Dedeurwaerder, concepteur de produits industriels, qui forme avec le fabricant de meubles Brent Neve le duo à l’origine de la plateforme de recherche Utilise.objects. Dans le cadre du projet Wood-Design, ils ont travaillé avec les déchets de l’exploitant forestier et du négociant en bois Cohout. Leur enthousiasme commun a donné naissance à deux projets ambitieux. Giel : « Notre premier projet porte sur le bois mort, notamment au profit de la biodiversité. Heureusement, le bois mort occupe déjà une place plus importante dans la gestion actuelle des forêts, avec tous les avantages qui en découlent. Mais nous voulons aller encore plus loin et étendre son usage aux villes et aux villages, grâce à une installation de poutres réalisées à partir de différents types de déchets de bois. Il ne s’agit pas seulement d’une installation artistique, mais d’un ensemble que la nature se réappropriera à terme. Les villes et les communes deviendront ainsi un peu plus vertes. »

Henry van de Velde

Les jardins privés ne sont pas en reste. Dans le cadre de ce même projet autour de la biodiversité, Utilise.objects a conçu trois objets, créés à partir des déchets de troncs d’arbres sciés. Chaque objet de cette série – Wand, Bodem et Staand, littéralement mur, sol et debout – est destiné à un groupe différent d’insectes qui peuplent les jardins. « L’écorce est en fait la partie de l’arbre la plus intéressante pour les insectes et est donc très utile », apprend-on. Ces hôtels à insectes, caractérisés par un haut niveau de design, joignent l’utile à l’agréable et forment un ensemble esthétique. Il n’en fallait pas plus pour que le projet remporte la médaille de bronze dans la catégorie Environnement des Henry van de Velde Awards 2022. 

Giel : « Weltevree, le label de design néerlandais, a marqué son intérêt afin de mettre le produit sur le marché en 2023. » La suite au prochain épisode !

Le défi ? La création d’applications nouvelles et durables avec le bois résiduel.

Le peuplier, un arbre indigène sous-estimé

Le deuxième projet porte sur la valorisation du peuplier. « Aujourd’hui, le bois de peuplier est principalement utilisé dans l’industrie des allumettes et pour la fabrication des cageots de fruits, et il ne trouve guère sa place dans les secteurs de l’aménagement d’intérieur ou de la construction. Nous avons l’ambition de nous attaquer à l’image négative associée au peuplier et d’explorer des pistes concrètes. » Le passé est ici source d’inspiration, puisqu’au Moyen Âge, le peuplier était notamment utilisé pour fabriquer des meubles. « Nous avons réalisé des expériences, notamment avec une machine de laminage, et sommes parvenus à compacter la surface du peuplier et à créer de nouveaux composés. En matière d’applications, nous avons conçu des panneaux CLT pour la construction massive ainsi que des plaques multicouches pour le mobilier. Nous avons également effectué des tests pour colorer le peuplier, avec des résultats positifs. » Et, cerise sur le gâteau, alors que jusqu’à présent, seul le porte-greffe du peuplier était utilisé, le tronc central de cet arbre indigène à croissance rapide convient parfaitement à ces nouvelles utilisations. En bref, moins de bois résiduel pour des applications plus durables.

Du mobilier au design surprenant

Le projet Wood-Design a pu bénéficier de l’approche très différente et surprenante de chaque designer. En collaboration avec le fabricant de meubles Steven Gauwberg, le designer Frederik Delbart s’est servi des surplus de chêne séché provenant de la scierie Thys Hout pour concevoir deux collections de meubles. Il a combiné le bois avec une base faite de grands tubes transparents en verre borosilicate, ce qui donne l’impression que les planches massives flottent. Studio Plastique, né de la collaboration entre Archibald Godts et Theresa Bastek, s’est penché sur les flux résiduels du négociant en bois Houthandel Vercruysse et a conçu +52, un marchepied en bois qui peut également servir de siège. Ce meuble est conçu de façon à pouvoir être fabriqué dans différents types de bois. Son épaisseur peut donc varier pour assurer la solidité. Il en résulte automatiquement des variations esthétiques sur le plan des couleurs et de la texture. 

Le dessous d’un plateau de table « The Whimsical Tree » en bois résiduel. Toujours différent, toujours unique. Design Frederik Delbart.

Des concepts originaux

La designer de produits industriels Ellen Comhaire, qui s’est associée à la scierie de résineux IDE Woods, a elle aussi adopté une approche qui lui est propre. Elle a mis au point Tranquilitree, des « coussins » qui aident les arbres à rester en bonne santé les premières années suivant leur plantation. Ces « pads » sont fabriqués à partir de flux de déchets locaux de qualité inférieure, sont circulaires à tous points de vue et protègent l’arbre contre le dessèchement et la végétation concurrente. Enfin, il y a Nauwau, le projet de la designer Rayah Wauters et de l’arboriculteur Niels Arnauts, en collaboration avec l’exploitant forestier et négociant en bois Marc Goossens. Faisant un clin d’œil à Tinder, ils ont imaginé Timbr, une plateforme qui relie l’offre et la demande de bois en un simple clic. Celle-ci met en relation les fournisseurs de (déchets de) bois massif et les acheteurs. Que vous soyez designer, menuisier ou simple bricoleur à la recherche de bois, l’application vous suggère automatiquement le meilleur lot en fonction d’un certain nombre de critères, tels que le type de bois, l’épaisseur, la longueur, l’origine et le taux d’humidité. Outre la partie commerciale, Timbr souhaite également informer, inspirer et promouvoir l’utilisation du bois de nos régions. En résumé : un thème, cinq designers, et des résultats qui montrent que la réflexion sur la durabilité porte réellement ses fruits.  

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